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Histoire de Fontaine Guérin

Etymologie du nom

Le mot fontaine découle directement du latin fons, fontis qui signifie « source ». Ce sont ces nombreuses sources qui donnent le nom de « Fontaine » au village. Font et Fontaine sont par la suite, le plus souvent associé à des adjectifs ou des noms d’homme. Dans notre cas, c’est un certain Guérin, premier propriétaire du lieu, qui donna son nom à ses terres. Par la suite, une grande famille reprendra ses terres et le nom de Guérin pour le faire parvenir, grâce à l’histoire, jusqu’à nous.

Histoire

On retrouve les traces d’une présence humaine à Fontaine-Guérin dès la préhistoire. En effet, 4 dolmens sont recensés dans un rayon d’à peine 2km. Aujourd’hui deux d’entre eux sont encore debout (La Tour de Pin, La Rangeardière).

 À partir du XIème siècle, le bourg de Fontaine-Guérin prend de l’ampleur grâce à la puissante protection du comte d’Anjou Foulques Nerra, dit le Noir (v 970- v 1040). Ce personnage d’un naturel violent et cruel guerroie sans cesse pour protéger son comté sur lequel on compte une centaine de châteaux, de donjons et d’abbayes.

Au XVème siècle, une grande famille féodale s’installe sur les terres et prend à son tour le nom de celles-ci. Le père, Sire Hardouin de Fontaine, est l’auteur du Livre du trésor de vénerie, un traité de chasse orné d’enluminure, qu’il dédie en 1394, à Louis II d’Anjou. Le texte débute ainsi « Je m’appelle Hardoyn, seigneur de Fontaines-Guérin ». Ce seigneur a deux fils : Jean des Fontaines (v 1390 – 1423) et Guérin des Fontaines (v 1396 – 1421). Tous deux ont participé en 1421 à la bataille de Vieil-Baugé, pendant la Guerre de Cent Ans. Cette bataille fait suite au traité de Troyes, du 21 mai 1420, dans lequel Charles VI Le Fou déshérite son fils, le Dauphin Charles, au profit de son gendre, le roi d’Angleterre Henri V. Henri V laisse son frère Thomas, duc de Clarence, mener l’armée anglaise et le Dauphin Charles s’associent aux Ecossais, ennemis jurés des Anglais. Le soir du 22 mars 1921, le duc de Clarence apprend que l’armée franco-écossaise se trouve à Baugé et décide précipitamment, sans réunir toutes ses forces, d’aller les attaquer par surprise. L’armée franco-écossaise, sur ses gardes, s’installent sur les hauteurs du Vieil Baugé. Les anglais commettent alors les mêmes erreurs que les français, six ans plutôt lors de la bataille d’Azincourt, et se font massacrer par les archers de l’armée ennemie. Le seigneur Guérin des Fontaines est considéré comme un vainqueur et un héros de la bataille. Selon le moine Barthélémy Roger - dans son récit des faits, deux siècles plus tard - il aurait tué en personne, d’un coup de lance, le duc de Clarence avant de mourir sur le champ de bataille. Des siècles plus tard, Mme Célestine Garnier fit sculpter, par Charron, une statue du héros qui fut inaugurée le 16 septembre 1894 et fut érigée à côté de l’église de Fontaine-Guérin.

Anecdote

Les premiers chroniqueurs historiques confondirent les deux frères. Ils attribuèrent ainsi à Guérin des Fontaines les exploits de la bataille du Vieil-Baugé, alors que se sont en réalité les faits de son frère, Jean des Fontaines. Guérin des Fontaines est véritablement mort pendant la bataille de Vieil Baugé tandis que son frère, le héros, mourut en 1423 à la bataille de Cravant (toujours pendant la Guerre de Cent Ans). Lorsque la vérité fut rétablie, le nom de Guérin était déjà historique.


Blason des Bueil 

Blason des Bueil

Blason des Bueils après alliance avec les d’Avoir

Blason des Bueils après alliance avec les d’Avoir

Blason des Bueils après alliance avec les Fontaine

  Blason des Bueils après alliance avec les Fontaine

Quelques années après la bataille de Vieil-Baugé, le nom de famille Fontaine-Guérin se perdit en 1458, lorsque Louise de Fontaine-Guérin, petite fille du héros Jean de Fontaine, dernière du nom et héritière des terres de Fontaine-Guérin, se marie avec Jacques de Bueil. La famille de Bueil obtint la seigneurie des terres mais conserve leur nom de Fontaine-Guérin.

En 1631, Honorat de Bueil (1589-1670), dit Racan, 3ème arrière-petit-fils de Louise de Fontaine, est à son tour seigneur de Fontaine-Guérin. Cet écrivain et poète, fut, en 1634, un des premiers à être admis à l’Académie Française où il écrivit le douzième discours Contre les sciences. On lui reconnaît aussi l’écriture des Mémoires sur la Vie de Malherbe (1672) dont il était le disciple.

Plus tard, Louis Rouillé (1630-1695) rachète la seigneurie des terres de Fontaine-Guérin. Il fut secrétaire du roi Louis XIV, puis Surintendant des Postes en 1691 : il organisa alors la poste royale centralisée. Antoine-Louis Rouillé (1689-1761), son petit-fils, fit lui aussi une carrière brillante mais au service du roi Louis XV, notamment comme conseiller du parlement, ministre de la Marine, puis ministre des Affaires étrangères. Lorsque sa fille, Marie-Catherine Rouillé, se marie avec le marquis Anne-Françoise d’Harcourt en 1727, les terres de Fontaine-Guérin vont à la famille d’Harcourt jusqu’en 1834.

Récemment, l’écrivain Yvon Péan (1928-2009), né à Fontaine-Guérin, pris le pseudonyme Guérin Defontaine. Journaliste et syndicaliste agricole, il unifie le milieu agricole angevin en créant la Fondation des Aînés Ruraux d’Anjou. Il devient aussi un défenseur et un conservateur du Parler d’Anjou en écrivant, aux côtés d’Emile Joulain des « rimiaux » (poèmes ou contes rimés en langue angevine). À son décès, une salle communale fut nommée en son honneur.

 Sources

Dictionnaire Historique : Géographique et Biographique de Maine-et-Loire, Tome I et II, 1874 et 1876, Célestin Port

Les secrets des noms de communes et lieux-dits du Maine-et-Loire, 2004-2005, Pierre-Louis Augereau

Office de tourisme de Saumur

www.academie-francaise.fr